Je ne sais pas comment est relayée l'info en métropole, mais ici, il se passe quelque-chose d'extraordinaire! J'ai le sentiment que le message de Césaire pénètre les âmes en ce moment-même, créant une prise de conscience et faisant de l'homme noir, enfin, un homme exactement au même titre que l'homme blanc.
Le nègre peut être un grand homme, le nègre peut être un Victor Hugo, un Einstein, un Goethe, un Kennedy..! Le nègre n'est plus qu'un sportif...
Ah! Vraiment, il se passe ici quelque chose d'énorme qu'il est difficile de définir (je n'ai pas la verve de Césaire lol)...
J'espère seulement que c'est un véritable changement qui s'opère, que nos têtes blondes étudieront enfin en classe l'oeuvre de Césaire, qui éveille et humanise les consciences.
Césaire est une richesse dont la France nous a privée, nourrissant le racisme et la peur du nègre pour les blancs, et enfermant les noirs dans un complexe d'infériorité, les condamnant à l'assimilation de la culture blanche plutôt qu'à l'expression de leur propre culture.
Moi qui ait tant pleuré sur les souffrances noires, je suis comme toute la Martinique, heureuse et fière aujourd'hui.
Césaire est mort, la négritude est née.
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Le poète, homme politique et écrivain Aimé Césaire est décédé selon une annonce officielle du ministère de la culture effectuée ce jeudi.
La semaine dernière (mercredi 9 avril), Aimé Césaire avait été hospitalisé, à la suite de problèmes respiratoires et cardiaques. Des rumeurs alarmistes se répandaient sur son état de santé certains annonçant son décès dans un premier temps avant que les médecins du CHU de Fort-de-France n’annoncent le samedi 12 avril que son état était "stable et préoccupant".
Pourtant, il ne faisait déjà aucun doute qu’Aimé Césaire allait extrêmement mal. Un proche de la famille avait ainsi annoncé son décès samedi soir (12 avril) en précisant que ses organes vitaux à l’exception de son cerveau avaient cessé de fonctionner. Il ajoutait : "Sa situation clinique est extrêmement critique. Nous préférons nous en remettre à Dieu".
Co-fondateur du mouvement de la Négritude, avec Léon Gontran Damas et Léopold Sedar Senghor qui devint un frère pour lui, Aimé Césaire laisse à la postérité une immense œuvre littéraire, comportant quelques classiques comme
"le discours sur le colonialisme" ou
"Le cahier d’un retour au pays natal", qui figurent au programme scolaire dans de nombreux pays africains par exemple.
Césaire fut aussi un homme politique, membre du parti communiste qu’il quitta avec fracas (cf la "lettre à Maurice Thorez"). Il devint maire de Fort-de-France à l’âge de 32 ans, en 1945. En 46, il était devenu député. Il avait également été président du conseil régional de la Martinique. Césaire s’était progressivement retiré de la vie politique.
Toujours populaire dans les Caraïbes et sur le continent africain, Aimé Césaire avait connu un regain de popularité en France où on s’était enfin aperçu qu’un des derniers géants du 20ème siècle était toujours vivant. Alors que la France a raté son adieu à Léopold Sedar Senghor, gageons, ou au moins espérons, qu’elle ne ratera pas l’adieu à Aimé Césaire.

Parmi les personnalités qui seront présentes dimanche à Fort-de-France sont notamment attendues Nicolas Sarkozy, président de la république, Michèle Alliot-Marie, ministre de l’intérieur, Yves Jégo, secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, Alain Joyandet, secrétaire d’Etat à la coopération et la francophonie. Ségolène Royal se rendra également en Martinique où elle devrait arriver ce vendredi.
Les obsèques d’Aimé Césaire seront précédées de trois jours d’hommage qui débuteront dès ce vendredi dans les rues de la capitale de la Martinique. L’ensemble des médias a rendu hommage à Aimé Césaire, tandis que les hommages au sein de la classe politique se sont également multipliés.
Des voix parmi lesquelles celles de Claude Ribbe ou Ségolène Royal s’étaient également élevées pour demander qu’Aimé Césaire repose au panthéon, mais selon Yves Jégo, secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, la famille du poète préfèrerait qu’Aimé Césaire repose en Martinique. La décision finale n’a pas encore été prise, mais c’est Nicolas Sarkozy qui devrait donner la position définitive des autorités sur le sujet. Ce dernier a salué en Aimé Césaire "l’initiateur avec Léopold Sedar Senghor du concept de la Négritude et un grand humaniste dans lequel se sont reconnus tous ceux qui ont lutté pour l’émancipation des peuples au 20ème siècle".
Au Sénégal, l’écrivain Cheikh Hamidou Kane, auteur du célèbre classique "l’aventure ambiguë", a rendu hommage à Aimé Césaire qu’il a défini comme
"l’homme qui a éveillé à la conscience de l’identité noire non seulement les Noirs de la diaspora mais, nous, les Noirs d’Afrique". Cheikh Hamidou Kane a également regretté qu’Aimé Césaire n’ait pas été récompensé au niveau international par un prix Nobel (paix ou littérature), et que l’académie française ne l’ait pas honoré comme il se doit.
Pour Abdoulaye Wade, Aimé Césaire "n’appartient pas seulement à la Martinique, mais également à l’Afrique (...) à laquelle il était très attaché".
L’ancien président sénégalais et actuel président de l’Organisation Internationale de la Francophonie, Abdou Diouf, a salué la mémoire
"d’un homme qui a consacré sa vie aux multiples combats menés sur tous les champs de bataille où se jouait le destin culturel et politique de ses frères de race, un combat noble car exempt de cette haine qu’il avait en horreur".Source Grioo.com